Nous allons maintenant étudier divers indices de tromperie qui sont très fiables et peuvent servir de façon indépendante ou en conjonction avec d'autres indices.
Ouf, c'est fini !
Au cours d'une conversation, observez et écoutez attentivement ce qui se produit au moment où l'on change de sujet. Votre interlocuteur est-il soudain plus satisfait ? Semble-t-il plus détendu ? Peut-être même va-t-il sourire ou rire nerveusement.
Faites attention à sa posture : est-il plus détendu, moins sur la défensive ? La rapidité et l'intensité du changement d'humeur de la personne sont révélatrices de l'embarras que lui procurait le sujet précédent. Celui qui a été accusé d'un forfait abominable alors qu'il est innocent retournera les accusations et cherchera à obtenir que l'on approfondisse le sujet, tout de suite ou plus tard. N'oubliez pas que c'est le coupable qui veut changer de sujet : l'innocent, au contraire, préfère toujours continuer à échanger des informations.
L'alibi moral
Ce truc est si intelligent et si convaincant que vous allez probablement vous rendre compte qu'on s'en est déjà servi souvent pour faire disparaître vos soupçons. Son efficacité est liée à la nature humaine. Nous éprouvons tous, de façon inhérente, un besoin d'ordre, de continuité et de cohérence.
"Celui qui trompe va démontrer une inclinaison morale sur un point particulier"
Celui qui trompe va démontrer une inclinaison morale sur un point particulier afin que l'on considère ses autres actes sous le même angle. Ce sera plus parlant avec un exemple. Supposons que Fred, directeur financier d'une grande société, craigne que vous vous doutiez de ses malversations. Il sait que vous ne disposez pas de preuves réelles, mais il voudrait vous égarer. Comment va-t-il s'y prendre ? Il va, par exemple, critiquer en votre présence un autre salarié à qui il va reprocher d'avoir "emprunté" des fournitures de bureau pour son usage personnel. Ainsi, à vos yeux, Fred passera pour une personne d'une grande moralité, qui s'indigne d'une chose aussi secondaire que le vol de quelques fournitures de bureau. Vous vous direz qu'une telle personne ne peut sûrement pas se rendre coupable de malversations financières à grande échelle.
Sachant que son mari la soupçonne (à juste titre) d'avoir un amant, une femme pourra lui dire : "Chéri, tu te rappelles, Simon, le mari de Léa ? Eh bien, on m'a dit qu'il y a des bisbilles entre eux parce que Simon a embrassé une collègue au pot de Noël. À mon avis, elle ferait mieux de plaquer cette ordure. Qui sait ce qu'il a pu faire d'autre ? Et même sans ça, qu'est-ce qu'il a dans la tête ? Quel idiot !"
En entendant cela, son mari aura de sérieux doutes concernant le risque qu'elle lui soit un jour infidèle.
*Comment ne plus se faire avoir, David J. Lieberman, Editions Leduc.s - Chapitre 1 : "Les signes qui indiquent que l'on vous ment", p. 51, 52, 63, 64.
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