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Conseils, science, sante et bien-être


Pourquoi les psychanalystes ramènent tout au sexe?

Publié par MaRichesse.Com sur 1 Janvier 2022, 12:55pm

Catégories : #SANTE-BIEN-ETRE, #HOMME-FEMME, #SCIENCE

Pourquoi les psychanalystes ramènent tout au sexe?

Vous n'êtes pas à l'abri, en effet, de tomber sur une psychanalyste un peu fantasque qui vous sortirait pleine d'emphase: «Mmmh... Oui... Votre crainte des portes du métro qui se referment violemment, c'est la peur de votre propre vagin, vous ne supportez pas la béance qu'il incarne, vous supputez que quiconque pourrait y entrer sans ticket et donc sans permission. La sonnette d'alarme retentit et c'est l'orgasme que vous ne parvenez jamais à obtenir ou le refus de l'acte que vous ne verbalisez jamais. Je comprends, c'est très frustrant. Continuez c'est passionnant À prononcer avec l'accent argentin pour plus de style.  

Je me moque mais cette interprétation n'est pas si bête. Ce qui est violent ici, c'est que ça donne l'impression de sortir de nulle part. Pourtant, souvent, en creusant, ce sont les patients eux-mêmes qui font les rapprochements.  

Le sexe. La sexualité. Le sexuel. De quoi parle-t-on précisément? Freud propose une définition élargie du sexuel qu'il nomme libido. On pourrait l'appeler aussi «énergie vitale» mais ce serait moins subversif, donc moins amusant, ça manquerait aussi le caractère parfois mortifère de ce sexuel qui parfois va bien au-delà du principe de plaisir... et surtout, cela éluderait ce qui vient faire problème. Parce que, au fond, ce qui nous anime, c'est ce qui fait conflit.  

 

Sources de jouissance  

Freud part de l'hypothèse que nous n'avons pas d'instinct mais des pulsions. Leurs sources se situent dans le corps et leur but est de se satisfaire, quitte à ce que ce soit dans la douleur, l'absence d'objet, l'excès d'objet, etc. Pour écrire mes articles, j'ai souvent besoin de stimulation orale. Comme je n'ai pas d'organe génital sous la main et que, de toute façon, ce ne serait pas pratique pour taper sur le clavier en même temps, je comble ma bouche d'une cigarette électronique, d'une bière et de quelques M&M's. Ça pourrait tout aussi bien être du saucisson, du vin et une cigarette classique. Ou mon pouce. Mais ça, ça ne m'a jamais dupée.  

  

Bref, j'ai envie de succion, ça me réconforte. Est-ce le sein qui me manque? Tiens, en parlant de sein, comment font les mères pour séparer psychiquement les tétées de leur bébé des tétées de leur partenaire? C'est pervers de se poser la question? N'empêche, même si je me doute que beaucoup de mères me diront «ça ne va pas, je n'y ai jamais pensé», comment se fait-il que moi j'y songe constamment? Et que vos partenaires aussi? Hein? Là on a un bon exemple de sexuel élargi. Il n'y a pas de frontières à proprement parler mais un continuum dans lequel nous posons des limites. Parfois inconsciemment, merci le refoulement. Refouler, c'est enfouir dans l'inconscient des représentations qui pourraient venir déséquilibrer le sujet.  

Le sexuel, c'est tout un système. Ce n'est pas juste une bête excitation pénienne ou vaginale. C'est un certain rapport à l'autre, à des objets, oraux comme on vient de le voir mais aussi anaux, oui. Je vous en prie, restez, ça devient amusant. Car si se remplir est source de jouissance (élargie elle aussi, oubliez votre petit orgasme ennuyeux), retenir –comme on se retient d'aller à la selle– peut l'être à bien des égards, ou même tout lâcher d'un coup. Regarder ses économies augmenter, mettre de côté ses pièces jaunes années après années, repousser le moment de les emmener à la banque pour les voir se déverser dans la machine.  

Être avare de mots, de compliments, ou au contraire s'écouter parler des heures comme une litanie douce à nos oreilles. Car oui, parler aussi c'est jouissif. Que ce soit dans la forme, jouer avec la sonorité des mots, des intonations, ou dans le fond, persuader, argumenter, céder, consentir, convaincre, séduire, rire.  

 

Les premiers interdits  

Ce que les psychanalystes nomment sexuel, c'est l'ensemble de ces interactions, plaisantes et déplaisantes, honteuses ou jubilatoires, coupables ou au contraire assumées. Cette chose sexuelle, si chère à la psychanalyse, est aussi en lien avec les premiers interdits. Sans rentrer dans le détail du mythe fondateur d'Œdipe, il y a bien un interdit plutôt universel, du moins dans nos sociétés. On ne se masturbe pas en public.  

Je me souviens d'une année, en primaire, où je me touchais très fréquemment le sexe. Toujours une main entre les jambes. Ce n'était pas de la masturbation à proprement parler, plutôt une excitation qui me gênait et j'avais sans doute dans l'idée de la contenir en posant ma main en permanence sur mon vagin. Résultat, tous les adultes me disaient que ça ne se faisait pas. Rien de méchant ou de traumatisant. Je crois même que la maitresse m'avait parlé.  

  

À ce moment, c'est l'adulte qui a introduit l'idée de sexuel, pour que je puisse vivre en société. Pour partager l'espace social sereinement, il fallait que j'arrête de me frotter. C'est rien me direz-vous et pourtant! L'irruption du langage signifiant l'excitation –et l'interdit qui a suivi– a posé un nouveau lien direct entre l'autre et le sexuel. Résultat, je me curais le nez tout le temps (bon dérivatif du vagin), ça énervait aussi les adultes mais il n'y avait plus cette lueur bizarre dans leurs yeux.  

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