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Conseils, science, sante et bien-être


Les punaises de lit peuvent transmettre un parasite

Publié par MaRichesse.Com sur 12 Janvier 2016, 05:54am

Catégories : #SANTE-BIEN-ETRE, #MAISON

Les punaises de lit peuvent transmettre un parasite

Surtout reconnue pour troubler le sommeil de ses victimes, la punaise de lit pourrait ainsi être plus dangereuse qu’on ne le pense.

Cet insecte «présente un potentiel sans équivoque pour la transmission de maladies infectieuses», insiste le Dr Renzo Salazar de l’université péruvienne Cayetano Heredia, appuyé dans ses recherches par des experts de la réputée université John Hopkins et de l’université de Pennsylvanie, aux États-Unis.

L’équipe vient de démontrer que les punaises de lit peuvent transmettre la maladie de Chagas, un mal parasitaire qui fait pas moins de 50 000 morts par an en Amérique latine et a récemment fait son apparition en Amérique du Nord.

«Si les punaises de lit entrent en jeu, ça peut être un problème de santé publique énorme», s’inquiète le Dr Momar Ndao, directeur du laboratoire du Centre national de référence en parasitologie à l’Institut de recherche du CUSM.

Des cas au Québec

Le Dr Ndao souligne que ce mal est déjà présent au Québec. Héma-Québec a en effet repéré le parasite chez quatre donneurs de sang entre 2009 et 2011 (voir autre texte).

Mais, pour la Direction de la santé publique (DSP) de Montréal, «la maladie de Chagas n’est pas une préoccupation», indique le Dr David Kaizer, médecin spécialiste en santé publique à la DSP.

«On n’a aucune évidence dans notre expérience ou dans la littérature scientifique qu’une punaise de lit a transmis la maladie de Chagas à un humain», insiste-t-il.

Le Dr Ndao est pourtant formel. À la question, «une punaise de lit peut-elle transmettre le mal de Chagas à un humain?» il répond sans détour: «absolument».

En mettant en contact des souris et des punaises de lit, les chercheurs péruviens et américains ont en effet prouvé que la transmission du mal de l’insecte à un mammifère était aisée.

«La plupart des punaises de lit qui se sont nourries sur des souris infectées ont acquis le parasite. Une majorité de souris non infectées le sont devenues après une période de cohabitation avec des punaises de lit infectées», écrivent-ils dans The American Journal of Tropical Medicine and Hygiene.

Victime d’une infestation de punaises de lit, Marie Chantal Dasso a dû emballer toutes ses affaires à la demande de l’exterminateur.
PHOTO ANNE CAROLINE DESPLANQUES
Victime d’une infestation de punaises de lit, Marie Chantal Dasso a dû emballer toutes ses affaires à la demande de l’exterminateur.

Ces données n’ont rien pour rassurer Marie Chantal Dasso, dont le logement est infesté de punaises de lit.

«Ma fille de trois ans en retrouve dans son berceau, confie-t-elle. Elle m’appelle la nuit en disant: “Maman, j’ai attrapé des fourmis”.»

Infestation à Montréal

La mère de famille n’est pas seule. Pour l’ensemble de Montréal, 69 088 logements infestés ont été visités par les gestionnaires parasitaires entre le 1er juillet 2011 et le 22 mai 2015 et à peine 55 % ont été traités, indique la Ville.

Mme Dasso vient de recevoir la visite d’un exterminateur pour la troisième fois, mais n’a pas grand espoir que l’opération rende le sommeil à sa famille.

«Chaque fois, ça revient. J’ai l’impression qu’ils ne prennent pas ça au sérieux. Leur produit n’est pas efficace», rage-t-elle en montrant les matelas infestés qu’elle a déjà changés trois fois.

BANQUES DE SANG À L’AFFÛT

Dr Momar Ndao, chercheur en parasitologie à l’Institut de recherche du CUSM.
PHOTO ANNE CAROLINE DESPLANQUES
Dr Momar Ndao, chercheur en parasitologie à l’Institut de recherche du CUSM.

Craignant d’introduire le parasite responsable de la maladie de Chagas dans les banques de sang, Héma-Québec et la Société canadienne du sang ont à l’œil des donneurs depuis 2009.

Héma-Québec a ainsi repéré quatre personnes infectées entre 2009 et 2011. Pour sa part, la Société canadienne du sang en a enregistré une quinzaine.

Mais ce pourrait n’être que la pointe de l’iceberg, prévient le Dr Ndao, de l’Institut de recherche du CUSM, car les banques de sang ne testent que les donneurs qui déclarent avoir séjourné dans une région où le mal est endémique.

Transfusion

Or, des cas de transmission du parasite de la mère à l’enfant ont été documentés au Canada, ainsi que des cas d’infection par transfusion sanguine.

Dans ce contexte, le Dr Ndao estime qu’il faudrait tester tous les donneurs, et non pas uniquement les personnes à risque.

Mais le Dr Gilles Delage, vice-président aux affaires médicales en microbiologie d’Héma-Québec, explique qu’en faisant cela «on testerait trop de gens pour rien», car «le risque est trop faible». «Il y a beaucoup de pays qui, comme nous, ne testent que sur facteur de risque», insiste-t-il.

LA MALADIE DE CHAGAS

Une des maladies parasitaires les plus mortelles au monde
 
6 à 7 millions de personnes infectées dans le monde
 
30 % des personnes infectées de façon chronique ont des troubles cardiaques
 
50 000 morts par an en Amérique du Sud
 
10 % ont des troubles digestifs, neurologiques ou les deux à la fois
 
Transmise aux humains par le parasite Trypanosoma cruzi, lui-même transmis par une piqûre d’insecte, par transfusion ou de la mère à l’enfant par le placenta
 
Source: OMS
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