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Conseils, science, sante et bien-être


Relations toxiques: comment les identifier, comment en sortir?

Publié par MaRichesse.Com sur 11 Octobre 2014, 06:13am

Catégories : #RELATIONS, #TRAVAIL, #DEVELOPPEMENT, #COUPLE

Un collègue jaloux, une amie intrusive ou un conjoint manipulateur... Si certaines personnes nous font du bien, d'autres parviennent à nous pourrir la vie et détruire notre confiance en nous. Comment les identifier et s'en prémunir?

Relations toxiques: comment les identifier, comment en sortir?

"Au départ, Claire était la collègue idéale, toujours prête à me seconder, à me remplacer lorsque ma fille était -souvent- malade. Toujours compréhensive quand je me mettais à me plaindre de mon conjoint un peu trop absent. Très vite, trop, ai-je compris par la suite, nous sommes devenues amies", raconte Sandrine, jeune infirmère de 33 ans. "Mais au fil des mois, j'ai commencé à ressentir comme un malaise, l'impression qu'elle était tout le temps derrière mon dos, qu'elle avait un avis à donner sur tout ce que je faisais ou disais. Elle s'est mise à dénigrer mon mari, à me conseiller de le quitter. Et quand je lui ai dit clairement que ça n'était pas de son ressort, elle est devenue horrible, sabotant mon boulot et me harcelant quotidiennement". De cette amitié "toxique", Sandrine s'est défaite en demandant un changement de service. Mais elle n'en est pas ressortie indemne: "J'ai failli me séparer de mon conjoint et je n'arrive plus à faire confiance à qui que ce soit, moi y compris." Comment expliquer que certaines relations virent au cauchemar? Comment, surtout, parvenir à s'en échapper? 

 

Les signes qui doivent alerter sont souvent indirects et subjectifs

"C'est une question mystérieuse et délicate", prévient Dominique Barbier, psychiatre et psychanalyste, auteur de La fabrique de l'homme pervers chez Odile Jacob. "Les signes qui doivent alerter sont souvent indirects et subjectifs, d'où la difficulté pour les victimes de partir avant que cela ne soit trop tard". Mais, recommande le psychiatre, "lorsque l'on commence à ressentir un trouble diffus et indicible, que le comportement personnel change, que d'extraverti(e) on devient renfermé(e), que l'on se sent déboussolé(e) sans parvenir à l'admettre, il faut s'interroger." Ce qui n'est pas évident, admet-il, "tant la société d'aujourd'hui ne nous invite pas vraiment à l'écoute de nos émotions et sensations". 

Souvent, la prise de conscience arrive alors que le mal est déjà bien fait: "la personne victime de cette relation toxique ne parvient plus à prendre de décisions, elle perd son libre arbitre et s'isole". Sarah a vécu cela avec son conjoint, qui "à force de m'avoir répété quotidiennement que je n'étais bonne à rien m'a fait croire que c'était vrai". "Il n'aimait pas mes amis, je ne les ai plus vus, il critiquait ma mère, je l'ai éloignée. Il était jaloux de mes collègues, j'ai fini par démissionner pour rester à la maison. Jusqu'au jour où j'ai sombré dans la dépression". Ce qui a sauvé Sarah, c'est justement sa mère, "qui a refusé de se laisser évincer et m'a emmenée quasiment de force avec elle". Après une longue thérapie et une séparation compliquée, Sarah "reprend vie", consciente "d'être passée très près du suicide". "Je ne pouvais pas croire que quelqu'un qui prétend vous aimer veuille en réalité vous vider de toute substance", confie-t-elle. 

 

Les victimes? Souvent des personnes en proie à la dépendance affective

"Les pervers narcissiques et les manipulateurs ont en effet pour but de se nourrir de la joie de vivre de leurs victimes, de leur prendre tout ce qu'ils sont eux mêmes incapables d'éprouver, explique Dominique Barbier. C'est pour cette raison qu'il existe non pas un profil mais des tendances communes chez leurs proies: il s'agit souvent de personnes vulnérables et sensibles, qui souffrent de culpabilité et de dépendance affective et qui sont la plupart du temps tournées vers l'autre." "La personne toxique va repérer ce besoin d'altérité et développer une séduction extraordinaire pour attirer à elle sa victime". "Cette gentillesse excessive, cette façon de vous mettre sur un piédestal doivent d'ailleurs être des signaux d'alarme. Lorsque cela paraît trop beau pour être vrai et honnête, il faut se méfier et garder à l'esprit que personne ne nous veut autant de bien gratuitement et ne nous aime ainsi d'emblée."  

Attention, nuance par ailleurs Dominique Barbier, les relations toxiques peuvent également survenir en dehors de la perversité "Il y a tout simplement parfois de mauvaises rencontres, des inconscients qui ne s'accordent pas", constate-t-il. "La chanson "Les bigotes" de Jacques Brel résume assez bien cela. Elle parle de ces femmes qui se rassemblent pour prier, au nom de valeurs très nobles, mais qui passent leurs journées à critiquer les autres. C'est assez emblématique de ce qui peut survenir dans certaines "amitiés", qui ne se construisent que sur la médisance ou la jalousie et qui petit à petit isolent les protagonistes."  

Autre exemple cité par Dominique Barbier, "certains parents très anxieux, qui ne veulent pas de mal à leurs enfants mais qui à force de vouloir les prémunir contre tous les dangers et de leur prédire le pire s'ils s'éloignent trop, les empêchent de devenir autonomes."  

 

Deux types d'aides: celle d'un thérapeute et celle de l'entourage

S'il y a plusieurs degrés et combinaisons possibles, s'il ne faut en effet pas voir un pervers narcissique derrière chaque chef un peu trop autoritaire ou mari jaloux, il ne faut pas ignorer le mal-être qui s'empare de soi et être capable de se demander si cette personne qui est entrée dans notre vie nous veut vraiment du bien. Si la réponse est non, "la meilleure solution reste la fuite", conseille Dominique Barbier, admettant toutefois "que ça n'est évidemment pas toujours possible". Il distingue alors deux types d'aides: "celle d'un thérapeute", qui peut accompagner la victime dans son émancipation et son processus de guérison et celle, "non spécifique, de l'entourage". "Il faut "reprendre contact avec ses amis, se remettre au sport, aller au cinéma, en un mot, arriver à se détendre et rompre l'isolement", recommande le psychiatre. Il conseille aussi de rendre "les autres témoins de l'attitude incohérente de la personne toxique". 

"En tant qu'ancienne victime, je recommande pour ma part de se protéger en se construisant une carapace, en ne laissant plus les gens entrer dans son intimité sans être sûre qu'ils soient bienveillants. Personnellement je ne parle plus de ma vie privée au travail par exemple, j'ai appris à fixer des limites", indique Sandrine. "Il faut prendre conscience que la vie ce n'est pas un club de vacances et que l'être humain est mu par des pulsions souvent destructrices", souligne quant à lui Dominique Barbier. "La société d'aujourd'hui, fondée sur la jouissance et l'individualisme fabrique de plus en plus de pervers. Pour s'en prémunir, il faut retrouver le sens de certaines valeurs comme celles de l'altérité, de l'effort, des relations qui se construisent peu à peu, sur la base de la confiance".  

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