Zimbabwe : Robert Mugabe invite ses opposants à "aller se faire pendre"

À 89 ans, au lendemain de sa réélection pour cinq nouvelles années, le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, n’a rien perdu de sa gouaille. Au grand dam de ses adversaires, qui contestent sa large victoire du 31 juillet dernier. “Bob” les a invités à “aller se faire pendre s’ils le souhaitent”.

“Ceux qui sont choqués par la défaite peuvent aller se faire pendre s'ils le souhaitent. Nous ne reviendrons jamais sur notre victoire", a lancé Robert Mugabe, lundi 12 août. Âgé de 89 ans, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, il a été reconduit pour cinq ans, le 31 juillet, après un scrutin entaché de fraudes massives selon l'opposition et des observateurs locaux.

Morgan Tsvangiraï, son adversaire lors de la présidentielle, a déposé, vendredi 8 août, un recours devant les tribunaux afin de faire invalider le scrutin. Il estime notamment que les listes électorales ont été manipulées par le camp Mugabe, finalement crédité de 61% des voix dès le premier tour. "Tout ce que je vois", a déclaré, lundi 12 août, Morgan Tsvangirai dans un communiqué, "c'est une nation endeuillée par l'audace de si peu de gens qui ont pu voler à tant d'autres". Et de poursuivre : "Les voleurs ont laissé un grand nombre de preuves sur les lieux du crime, comme nous allons le démontrer dans la pétition populaire que nous avons déposée la semaine dernière".

"C'est à prendre ou à laisser"

Pas de quoi perturber l'éternel Robert Mugabe qui a déclaré avoir livré aux Zimbabwéens "la démocratie sur un plateau". "C'est à prendre ou à laisser, mais le peuple a fait un acte démocratique".

Le recours déposé par Morgan Tsvangiraï a peu de chances de déboucher sur une remise en question du scrutin. Si les pays occidentaux, qui n'avaient pas envoyé d'observateurs sur place, ont globalement dénoncé des fraudes, les pays africains sont, eux, restés relativement muets, en dehors du seul Botswana.

AFP