Le ministre allemand de l'énergie: «Il n'y a pas d'alternative au gaz russe»

Suite à la crise de la Crimée, la chancelière allemande Angela Merkel veut repenser la politique énergétique de son pays. Elle souhaite réduire la dépendance de l’Allemagne au gaz russe de façon drastique. Or, jeudi, à l'occasion d'un forum sur l'énergie organisé par le Neuen Osnabrücker Zeitung, Sigmar Gabriel, le ministre allemand de l'Energie, qui est également vice-chancelier, a indiqué sans ambages qu'il n’y avait pas d'alternative au gaz russe.

Plus tôt dans la journée, Mme Merkel avait reçu l’assurance du Premier ministre canadien Stephen Harper que le Canada pouvait vendre du gaz et du pétrole à l'Europe. Mais la chancelière a dû modérer ses espoirs, car l'infrastructure nécessaire pour la mise en place de cette alternative n'existe même pas.

En outre, des analyses récentes indiquent que l'arrêt du gaz russe plongerait certains pays de l'UE, dont l'Allemagne, dans des difficultés pendant quelques jours. L’Allemagne importe 35% de son gaz de la Russie mais elle dispose de réserves qui lui permettraient de tenir pendant un mois d’hiver en cas de coupure, ce qui lui donnerait la possibilité de trouver une autre source d’approvisionnement. Toutefois, une coupure du gaz russe entraînerait immanquablement à une montée en flèche des prix de l’énergie. En outre, les importations de gaz en provenance de Russie sont cruciales pour les Allemands étant donné le choix de l’abandon du nucléaire dans ce pays.

Gabriel a également tempéré les inquiétudes exagérées concernant la possibilité d’une décision unilatérale de la Russie de couper l’approvisionnement en gaz:

«Même dans les jours les plus sombres de la guerre froide, la Russie a toujours respecté ses contrats ». 

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