La compagne de François Hollande, Valérie Trierweiler, doit rencontrer lundi après-midi à Johannesburg, dans le quartier de Kyalami, un couple de lesbiennes, en marge de la visite d'Etat du président de la République en Afrique du Sud.Elle sera accompagnée de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, qui a porté le projet de loi sur le mariage pour tous en France.
La première dame devait auparavant déjeuner avec des représentants d'associations de femmes et de défense des droits LGBT (Lesbiennes gay, bi et trans). Le mariage homosexuel est légal en Afrique du Sud depuis 2006. Mais de nombreux homosexuels noirs sont toujours victimes de discriminations et d'agressions.
Cette visite devait initialement être couverte par un «pool» de journalistes audiovisuels. Mais ce pool a été annulé lundi matin par la présidence. La rencontre retombe dans le domaine «privé» et se fera donc en toute discrétion, sans micro, ni caméra. L'Elysée évite ainsi de donner trop de publicité à un déplacement jugé inopportun par certains élus de la majorité, au lendemain de la victoire du candidat Front national à Brignoles (Var).
«C'est un peu à contre-temps des attentes des Français, particulièrement des couches populaires, s'agace un député PS. Cette visite est un peu curieuse.» Cet élu juge toutefois que la première dame, qui avait annoncé très tôt qu'elle serait témoin d'un mariage d'amis homosexuels, porte sur ce sujet une «vraie conviction personnelle». «Ce n'est pas malin du tout!, tacle à son tour un poids-lourd du Parlement. La loi sur le mariage gay est votée, elle rentre dans les faits. Nous n'avons plus à en faire le marketing, en France ou à l'étranger!»
Dans l'entourage de la première dame, on nie avoir battu en retraite. «Le couple de femmes ne voulait pas de presse, explique un conseiller. Elles auraient dû être floutées. Du coup, il n'y aura pas de caméras.»