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Un ex-ministre gambien est arrêté en Suisse

Publié par MaRichesse.Com sur 27 Janvier 2017, 16:00pm

Catégories : #AFRIQUE, #SUISSE, #JUSTICE

Un ex-ministre gambien est arrêté en Suisse

Il était midi jeudi lorsque la nouvelle est venue soulager les inquiétudes des ONG: ancien ministre de l’intérieur de Gambie de 2006 à 2016, Ousman Sonko a été arrêté dans le canton de Berne. Il est soupçonné d’avoir participé aux répressions attribuées au régime du président en exil Yayah Jammeh, alors qu’il était le bras droit de ce dernier. Arrestations arbitraires, assassinats et tortures: les opposants au régime aujourd’hui renversé formulent de lourds griefs à son encontre. 

Les circonstances de l’arrestation d’Ousman Sonko sont particulières. Mercredi, l’émission de la SRF Rundschau révélait que l’ex-ministre a déposé une demande d’asile en Suisse. Le 14 novembre dernier, il a été attribué par la Confédération au canton de Berne. Il était hébergé depuis dans le centre d’accueil de requérants de Lyss (BE). Dans la foulée de ces révélations médiatiques, l’ONG Trial International basée à Genève a déposé une plainte pénale auprès du Ministère public bernois. «Les cas de torture relèvent de la compétence des cantons selon le code de procédure pénale suisse. Le Ministère public de la Confédération est quant à lui compétent pour enquêter sur les crimes de guerre, le génocide et les crimes contre l’humanité», explique Chloé Bitton directrice des médias et de la communication de Trial.

C’est désormais de la responsabilité de la Suisse, qui a ratifié la Convention contre la torture, d’instruire ce cas.

Chloé Bitton, de l'ONG Trial International 

Quelques heures plus tard, la police bernoise procédait, sur ordre de la justice, à l’arrestation d’Ousman Sonko. Ce dernier a été déplacé de son centre d’asile vers un lieu inconnu. «Un lieu fermé situé dans le canton de Berne» précise le Ministère public du canton, sur demande. «A ce stade, les éléments à charge contre Ousman Sonko sont nombreux et devraient justifier sa détention préventive. C’est désormais de la responsabilité de la Suisse, qui a ratifié la Convention contre la torture, d’instruire ce cas», affirme Chloé Bitton. Le Ministère public bernois indique de son côté qu’il auditionnera ces prochains jours l’ex-ministre gambien afin de se faire une idée plus précise de ses activités passées, mais aussi afin de faire la lumière sur son parcours jusqu’en Suisse.

Le Secrétariat d’Etat aux migrations se défend

Le volet administratif de cette affaire pose en effet bien des questions. Après avoir fui son pays, Ousman Sonko aurait été enregistré une première fois comme requérant d’asile en Espagne, avant de déposer une demande en Suède, d’où il aurait été renvoyé en Espagne fin octobre selon la procédure Dublin. Depuis là, il aurait pris le chemin de la Suisse.

Il a déposé une demande d’asile en novembre dernier auprès de la Confédération. Que s’est-il passé entre novembre et aujourd’hui? Confronté à nos questions, le Secrétariat d’Etat aux migrations répond qu’il connaissait, à l’ouverture de la procédure d’asile, l’importance du cas. Il affirme avoir informé «en temps utile et de manière appropriée les offices concernés au sein de la Confédération et du canton».

Il indique également qu’il n’a pas été possible de clore la procédure d’asile dans les 90 jours maximaux durant lesquels les demandeurs d’asile séjournent dans des centres fédéraux. C’est ainsi qu’Ousman Sonko a dû être attribué à un canton, celui de Berne en l’occurrence.

Mais pourquoi ne pas avoir transmis le cas à la justice? Le Secrétariat d’Etat aux migrations rappelle qu’il est tenu par la loi d’entrer en matière et d’examiner toute demande d’asile déposée en Suisse et qu’une transmission d’informations et de moyens de preuves à des autorités de poursuites pénales – lorsqu’on parle notamment de crimes de guerre ou de torture – n’intervient de manière générale qu’une fois la décision concernant la demande d’asile prise, «au plus tôt après les auditions du requérant».

Conseiller d’Etat pas informé

Le conseiller d’Etat bernois Hans-Jürg Käser affirme de son côté qu’il n’a pas été informé par les autorités fédérales qu’il hébergeait dans son canton un hôte si particulier. L’élu PLR s’étonne que la Confédération traite l’ex-ministre gambien comme un requérant comme un autre. Parmi les demandes d’asile déposées en Suisse en 2016, 1054 l’ont été par des ressortissants gambiens, fuyant un régime dont l’un des acteurs principaux se trouvait précisément à Lyss.

Aujourd’hui, la demande d’asile d’Ousman Sonko est en quelque sorte suspendue. Pas question de le renvoyer selon la procédure Dublin dans son premier lieu d’enregistrement, comme le souhaiterait l’UDC. Le volet pénal prime, estime le Ministère public bernois.

Letemps

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