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Trump n'est pas le seul à penser que le harcèlement sexuel ne concerne que les «jolies filles»

Publié par MaRichesse.Com sur 21 Novembre 2016, 16:08pm

Catégories : #TRUMP, #HOMME-FEMME

Trump n'est pas le seul à penser que le harcèlement sexuel ne concerne que les «jolies filles»

C'était ce qui devait tuer la candidature Trump: son rapport aux femmes, et plus particulièrement sa lourde propension à l'agressivité sexuelle. Impossible qu'un homme se targuant d'attraper les femmes«par la chatte», ou discréditant ses accusatrices supposément «trop moches» pour qu'il les ait un jour harcelées, devienne président des États-Unis avant que les dents des poules ne rayent en profondeur le parquet. Pas de bol, non seulement Trump a été élu, mais 42% des électrices américaines (et 53% des électrices américaines blanches) lui ont accordé leur voix. Qu'est-ce donc que cette diablerie?

Une étude menée par trois chercheurs en psychologie sociale de l'université de Grenade, en Espagne, offre quelques éléments de réponse: non seulement Donald Trump est loin d'être le seul à penser qu'il n'y a que les jolies filles qui se font (voire méritent de se faire) harceler et agresser sexuellement, mais les femmes sont loin d'être immunisées contre de telles idées. Dès lors, dans l'esprit d'un bon nombre d'entre elles, les propos et les actions de Trump n'ont rien eu d'anormal, et encore moins de rédhibitoire au moment de se choisir un chef.

 

Comme le rappellent les scientifiques, dont le travail aura impliqué 205 étudiants, à 81% de sexe féminin et âgés en moyenne de 21,84 ans, le harcèlement sexuel est sans doute l'un des délits les plus difficiles à détecter et, dès lors, à prouver, tant sa caractérisation peut varier selon les individus. Reste que certaines tendances statistiques se font jour: le harcèlement sera plus facilement perçu et signalé si la victime est jugée attirante. De même, plus la victime est «jolie», plus elle sera considérée comme responsable de ce qui lui est arrivé. En outre, et c'est là le troisième terme de l'équation, croire que les femmes attirantes attirent le harcèlement, c'est aussi être persuadé que le harcèlement est terra incognita pour les pas belles. Soit énormément de victimes ignorées.

Pour arriver à ces conclusions, les psychologues ont soumis à leurs cobayes diverses versions d'un même scénario: un homme, Sergio, harcèle une de ses collègues, Laura, par des commentaires sexistes et répétés. Dans certaines variantes, Sergio était décrit comme séduisant, dans d'autres, il ne l'était pas –idem pour Laura. Ensuite, les participants devaient remplir plusieurs questionnaires visant à mesurer leur perception du harcèlement et ce qu'ils pensaient des protagonistes –notamment, concernant leur responsabilité ou leurs motivations dans l'affaire.

Des motivations qui fluctuent selon le physique: quand Sergio est moche, il harcèle pour avoir une relation sexuelle avec Laura, mais quand il est beau, c'est pour la dominer et la rabaisser.

Selon les chercheurs, il est «essentiel d'éliminer ces idées préconçues et partagées, comme le montre l'étude, autant par les hommes que par les femmes». Ils ajoutent que l'importance de leurs observations se fait particulièrement sentir à un «niveau social, légal, professionnel et policier». Au vu des résultats de l'élection présidentielle américaine, il va sans dire qu'elle l'est aussi à un niveau politique

 Slate

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