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Les 3 raisons pour lesquelles l’emploi s’améliore plus vite que le PIB

Publié par MaRichesse.Com sur 28 Octobre 2016, 03:51am

Catégories : #ECONOMIE, #ETATS-UNIS, #EMPLOI

Pour la première fois depuis 1948, le PIB et l’emploi ne vont plus de pair aux Etats-Unis. Le phénomène surprend, car il brise l’idée selon laquelle le PIB suit les variations de la demande. Il oblige à distinguer entre l’évolution conjoncturelle et structurelle

Les 3 raisons pour lesquelles l’emploi s’améliore plus vite que le PIB

Le PIB et l’emploi ne vont plus de pair, du moins aux Etats-Unis. C’est une première depuis 1948. Jusqu’ici la relation entre la baisse du taux de chômage et la hausse du PIB avait toujours été stable, assure Robert Hall, professeur à l’université de Stanford, à la récente présentation d’un travail de recherche (1), à la Réserve fédérale de Boston, au cours d’une manifestation à laquelle assistait Janet Yellen, la présidente de la Fed. En 2016, la croissance américaine devrait atteindre 1,6% et le taux de chômage 4,8%.

En vertu de la loi d’Arthur Okun, l’ex conseiller économique du président John Kennedy, on parle de part cyclique du PIB lorsque ce dernier varie selon un rythme inverse au chômage. Une hausse de 2% du PIB permet une baisse de 1% du taux de chômage. Le président Kennedy s’était fondé sur cette loi pour mettre en œuvre un programme de baisse d’impôts.

Depuis la crise de 2008, la relation d’Okun ne fonctionne plus comme prévu. Le taux de chômage est tombé de 10 à moins de 5%, mais le gain de PIB supplémentaire n’a pas atteint 10%. La croissance aurait dû retrouver son dynamisme précédent. Nous en sommes très loin. Les Etats-Unis traversent la plus modeste reprise économique depuis un siècle.

Distinguer le conjoncturel du structurel

Il importe donc d’analyser la partie non-cyclique de l’évolution du PIB. Cette dernière dépend de trois facteurs mis en exergue par Robert Solow, prix Nobel d’économie en 1987: les variations de la productivité, du taux de participation au marché du travail ainsi que des biens d’investissement.

La croissance non-cyclique du PIB a été continue depuis 1948. Elle a été brièvement interrompue en 1978, avant de repartir et d’atteindre un pic en 2002. Une baisse est alors intervenue qui n’a fait que s’accélérer avec la crise. Le déclin de la part non-cyclique du PIB a atteint 16% entre 2006 et 2014, précise Robert Hall.

Des trois raisons principales indiquées auparavant, c’est la baisse de la productivité qui joue le rôle prédominant, devant l’investissement et la participation au marché du travail.

Etrange faiblesse de la productivité

La productivité totale non-cyclique a baissé de 8% depuis son sommet de 2006, soit la moitié de l’explication de la baisse non-cyclique du PIB. La partie cyclique de la productivité a baissé de 5% pendant cette période. La productivité augmente si une économie trouve de meilleurs moyens de production, par exemple en tirant profit de l’innovation. Elle peut être mesurée par l’investissement dans la propriété intellectuelle, par exemple dans la recherche et le développement ainsi que les dépenses en logiciels. Le taux de croissance de cette catégorie est de 6,5% par an, soit très supérieur au PIB. Il a été très sensible jusqu’à un sommet en 2000 avant de ne progresser que très modeste, spécialement depuis la crise.

Les économistes débattent longuement sur le rôle d’Internet dans l’évolution de la productivité et s’étonnent de la faible prise en compte des récentes innovations au sein des technologies de l’information. Est-ce uniquement dû à l’effet de base par rapport à la floraison d’innovation des années 1990?

Le facteur capital (équipement, services aux entreprises, stock, recherche) a pour sa part pénalisé de 4% la croissance non-cyclique du PIB. Certains économistes l’expliquent par une baisse de sa rentabilité. Mais l’argument est surprenant, sachant que les bénéfices des entreprises sont au plus haut historique.

Les pauvres ne sont pas marginalisés

La réduction de la population active a été suffisante pour diminuer le PIB réel de 2,5% par rapport à sa tendance à long terme. Et la baisse de la participation au marché du travail a réduit de 3% le PIB réel. Cet effet est non-cyclique, parce que, à l’inverse de l’opinion de nombreux économistes, il n’y a pratiquement aucun lien entre le taux de chômage et le taux de participation. En effet, entre 2008 et 2010, la participation a diminué et le chômage s’est accru. Puis dès 2010, le chômage s’est réduit alors que la participation a continué de baisser.

Le taux de participation du quart le plus bas des revenus s’est accru depuis 2007, passant de 61,2 à 61,5%. Par contre, il a diminué au sein de la moitié supérieure des revenus. L’image d’une marginalisation des pauvres est donc inappropriée.

L’idée selon laquelle le PIB réel suit les fluctuations de la demande ainsi qu’une douce tendance sous-jacente s’est révélée fausse depuis la crise. Les facteurs non-cycliques du PIB jouent parfois un rôle considérable.


 

(1) «Why has the unemployment rate fared better than GDP?», Robert Hall, Hoover Institution, Stanford University, NBER, 2016 

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