Lorsqu'une conseillère d'Obama proposait quelque chose, une autre devait soutenir son idée. Une pratique qu'elles avaient baptisée «l'amplification».
Pendant le premier mandat de Barack Obama, les deux tiers des chefs de cabinet et conseillers étaient des hommes. Les femmes qui travaillaient alors à la Maison-Blanche ont raconté au Washington Post qu'elles n'étaient pas toujours invitées aux réunions importantes et que leur point de vue n'était pas toujours pris en compte.
Afin de faire entendre leur voi, elles s'étaient mises d'accord sur une stratégie commune de solidarité qu'elles avaient baptisé l'«amplification», raconte le New York Magazine. Pendant les réunions, lorsqu'une femme développait une idée, d'autres femmes la répétaient. «Cela forçait les hommes présents à reconnaître la contribution, et les empêchait de se réapproprier l'idée», explique la journaliste Juliet Eilperin.
Une ancienne conseillère d'Obama a confié que les femmes de la Maison-Blanche pratiquaient cette stratégie quotidiennement et que le président l'a remarqué et s'est ensuite mis à faire davantage appel aux femmes et aux jeunes conseillers.
Cette technique de soutien entre femmes avait déjà été évoquée par les journalistes et podcasteuses Ann Friedman et Aminatou Sow, qui ont popularisé la«Shine Theory», ou théorie du rayonnement, selon laquelle les femmes qui ont réussi ne doivent pas se voir comme rivales mais comme partenaires car la«confiance en soi est contagieuse».
«Je ne rayonne pas si tu ne rayonnes pas, expliquait Ann Friedman dans le New York Magazine. S'entourer des personnes les plus brillantes ne vous diminue pas en comparaison. Ça vous rend meilleures.»
Pendant le deuxième mandat d'Obama, de nombreuses femmes ont remplacé des hommes à des postes clé, et la moitié des ministères sont désormais dirigés par des femmes. Pour Valerie Jarrett, une conseillère du président depuis le début, avoir «une masse critique» de femmes a permis de changer les choses:
«Il faut avouer qu'au début, il y avait beaucoup de testostérone. Maintenant, on a un peu plus d'oestrogène pour faire contrepoids.»