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Conseils, science, sante et bien-être


Pourquoi les femmes ne battront-elles jamais les records sportifs des hommes?

Publié par MaRichesse.Com sur 4 Août 2016, 10:41am

Catégories : #HOMME-FEMME, #SPORTS, #SANTE-BIEN-ETRE

Pourquoi les femmes ne battront-elles jamais les records sportifs des hommes?

Aux Jeux olympiques de Rio, hommes et femmes concourront dans des épreuves séparées dans la plupart des disciplines. Chaque sexe a son propre classement, ses propres champions et ses propres records. A épreuves égales, les femmes accomplissent généralement des exploits moindres que les hommes.

Au lancer du poids par exemple, le record du monde masculin est établi à 23,12 mètres, contre 22,63 mètres pour le record féminin. Sur les 100 mètres de sprint, Usain Bolt tient le record avec 9 secondes 58 centièmes. Chez les femmes, le record est à 10 secondes 49 centièmes. Mais est-ce que les femmes arriveront un jour à battre les records masculins? Qu’est-ce qui explique ces différences?

Dans un canoë-kayak, est-ce qu’une femme est vraiment distincte d’un homme? Que se passerait-il si l’on mettait la championne de ping-pong face à son équivalent masculin? Quand il faut viser et appuyer sur la détente au tir à la carabine, que l’on soit homme ou femme fait-il une grosse différence? Et en équitation, quand ce n’est plus le corps humain mais celui du cheval qui accomplit la performance, y a-t-il toujours des écarts de résultats entre hommes et femmes?

L'Autrichienne Corinna Kuhnle pendant une épreuve de slalom en canoë-kayak aux Jeux Olympiques de 2012.
Limites physiologiques

Selon le physicien israélien Ira Hammerman, les meilleures performances féminines arrivent généralement à 90% des records masculins, et ce dans de nombreuses disciplines: canoë-kayak, natation, aviron, athlétisme ou cyclisme. Le ratio entre les records des hommes et des femmes oscille entre 0.84 et 0.94. Quand l’épreuve demande de l’endurance, l’écart a toutefois tendance à diminuer. Et même si les records continuent graduellement de tomber, cet écart entre les deux sexes tient depuis maintenant plus de 50 ans.

Les corps des hommes et des femmes recèlent diverses différences fondamentales qui influencent leurs performances sportives. La physiologie de chaque sexe lui impose des limites. Des aspects purement mécaniques ou hormonaux peuvent entrer en ligne de compte. Mais dans le sport à haut niveau, il ne faut pas oublier l’aspect psychologique. Est-ce qu’un homme et une femme sont égaux face au stress et aux enjeux qu’implique la participation à une compétition olympique?

 

Eclairage historique

Dans la Grèce antique du VIIIe siècle, les Jeux olympiques étaient exclusivement réservés aux hommes. Au XIXe siècle, Pierre de Coubertin réhabilita le concept pour instaurer les Jeux olympiques dits de l’ère moderne. La première édition eut lieu symboliquement dans la ville d’Athènes, en 1896. Les femmes, ainsi que les sportifs professionnels étaient exclus des compétitions. Les femmes prennent pourtant part pour la première fois aux Jeux olympiques en 1900. Vingt-deux femmes sur un total de 997 athlètes concourent. Très restreint à l’origine, le nombre d’épreuves ouvertes aux femmes n’a cessé de croître. Depuis 1991, chaque sport souhaitant être inclus au programme olympique doit obligatoirement comporter des épreuves féminines. La participation féminine aux Jeux olympiques a également fortement augmenté depuis les premiers Jeux. On comptait 13% de femmes parmi les participants aux Jeux de Tokyo en 1964, et plus de 44% aux Jeux de Londres de 2012.


La masse musculaire

Dans l’absolu, les hommes ont plus de muscle que les femmes: la masse musculaire constitue en moyenne 35% de la masse totale d’un homme, contre 28% chez la femme. Cette différence est due à la quantité de testostérone produite. Le corps d’un homme adulte crée en moyenne sept à huit fois plus de testostérone que celui d’une femme. Or la testostérone est justement une hormone qui favorise le développement du muscle.

Même si, à l’unité, les muscles féminins ont autant de force que les muscles masculins, les femmes ont en comparaison moins de force. Ceci pour la simple raison qu’elles ont moins de masse musculaire à activer.

En haltérophilie par exemple, les hommes sont donc clairement avantagés. Outre la maîtrise technique, la vitesse, la coordination ou l’équilibre, cette discipline demande surtout une grande force. Aux Jeux olympiques, des épreuves féminines existent depuis 2000. Entre homme et femme, il existe une différence conséquente entre les records de poids soulevés. En épaulé-jeté – la barre est soulevée en deux fois, avec un passage sur les épaules – le recordmasculin est de 264 kilos, contre 193 kilos chez les femmes. Une différence tout de même de 71 kilos!

Le tissu adipeux

Les femmes ont plus de tissu adipeux que les hommes: ces tissus représentent en moyenne 15 à 20% de la masse totale chez l’homme, contre 20 à 25% chez la femme. Ils assurent le stockage des graisses. Mais ils jouent également le rôle d’organe endocrinien, en intégrant des signaux hormonaux provenant de tout l’organisme et sécrétant des molécules qui régulent la balance énergétique. «Chez la femme, cette graisse est une réserve d’énergie qui doit permettre le développement d’un futur enfant», indique Gérald Gremion, spécialiste en médecine sportive au Centre hospitalier universitaire vaudois, à Lausanne. Même les sportives les plus maigres, comme les coureuses de marathon, ont toujours un taux de graisse plus élevé que leurs homologues masculins (8% contre 4%).

Ce pourcentage naturellement plus élevé de graisse chez les femmes peut toutefois être exploité dans les sports aquatiques. Dans les épreuves de natation par exemple, le corps féminin flotte mieux, ce qui permet aux nageuses d’économiser de l’énergie. Par ailleurs, leurs jambes restent plus facilement à la surface de l’eau: finalement, il en résulte en une nage davantage hydrodynamique.

Reste que la flottaison à elle seule ne suffit pas à gagner des médailles olympiques. Y parvenir requiert une forte musculature ainsi qu’une bonne capacité pulmonaire. Le multiple recordman américain Michael Phelps en sait quelque chose. Il détient entre autres le record du monde au «400 mètres quatre nages» en 4 minutes 3 secondes et 84 centièmes. La Chinoise Ye Shiwenpossède, elle, le record féminin en 4 minutes 28 secondes et 43 centièmes.

La capacité cardiaque

Le muscle cardiaque est en moyenne 30% plus petit chez les femmes que chez les hommes. «En conséquence, le volume de sang éjecté dans les artères à chaque battement de cœur est plus faible chez les premières que chez les seconds, explique Gérald Gremion. D’autant plus que le volume sanguin total du corps est inférieur de 10 à 15%.» En outre, le taux d’hémoglobine dans le sang est plus faible chez la gent féminine. Or, cette molécule est le principal constituant des globules rouges. C’est l’hémoglobine qui se lie à l’oxygène et permet son transport dans le sang. Tous ces facteurs font que, pour un même exercice, la fréquence cardiaque doit être plus élevée chez la femme que chez l’homme.

Pendant un sprint, l’effort est bref mais très intense. La fréquence cardiaque augmente énormément pour compenser l’augmentation des besoins du flux sanguin vers les muscles. Sprinter amène le rythme cardiaque au seuil de la fréquence maximale pour le cœur. Une athlète féminine atteindra ce seuil plus rapidement qu’un coureur masculin, en courant à des vitesses en moyenne 10% inférieures. Une différence qui influence directement les records. Pour le sprint sur 100 mètres, le temps le plus rapide est à 9 secondes 58 centièmes chez les hommes contre 10 secondes 49 centièmes chez les femmes.

La consommation d’oxygène

Pour pouvoir fonctionner, les muscles ont besoin d’un apport en oxygène. La durée et l’intensité de l’effort fourni par le muscle varient selon cet apport. Or, le corps masculin a une meilleure capacité à emmagasiner et transporter l’oxygène durant un exercice. Le volume maximal d’oxygène consommé pendant un effort est donc plus élevé chez les hommes.

L’oxygène est véhiculé dans le sang grâce à l’hémoglobine. Puisque la femme a une quantité d’hémoglobine, un volume de sang et une dimension cardiaque en moyenne inférieurs à l’homme, elle a, en conséquence, un apport en oxygène aux muscles réduit. Le corps d’une femme ne peut pas fournir autant d’effort que le corps masculin. Une différence qui se traduit aussi bien durant des épreuves de force ou de résistance que durant des épreuves d’endurance.

Le cyclisme sur piste en est un bon exemple. Les vélodromes accueillent aussi bien des courses de sprint que d’endurance. Dans ces courses, les cyclistes sont obligés de pédaler en permanence jusqu’à la ligne d’arrivée. En effet, ils sont équipés de vélos àpignons fixes et non pas de vélos à roue libre comme le commun des mortels. C’est un effort constant qui demande une bonne capacité respiratoire. Chez les hommes, le record de l’heure est établi à 54 526 kilomètres parcourus en soixante minutes. Chez les femmes, il est à 47 980 kilomètres.

L’élasticité ligamentaire

Les femmes ont des articulations plus flexibles que les hommes. Les ligaments qui relient les os entre eux ont davantage d’élasticité. De plus, leur large bassin permet d’avoir une grande amplitude de mouvements dans les jambes. Le corps des femmes est donc naturellement plus souple que celui des hommes. Cela constituait à la base une nécessité pour pouvoir enfanter. Toutefois, cette caractéristique est aussi un atout dans des sports comme le patinage ou la gymnastique.

Pourtant, alors que la gymnastique artistique masculine est présente depuis les premiers Jeux olympiques de l’ère moderne de 1896, ce n’est qu’en 1928 que les compétitions féminines font leur première apparition. Les épreuves restent cependant spécifiques à chaque sexe. Pas de cheval-d’arçons ou d’anneaux pour ces dames, des engins qui demandent beaucoup de force. Les femmes font plutôt preuve de souplesse, de grâce et d’agilité, notamment à la poutre, un dispositif exclusivement réservé au genre féminin. Etant généralement plus petites que les hommes, les femmes ont un centre de gravité abaissé. Cela leur donne un meilleur équilibre, indispensable pour effectuer des acrobaties sur une poutre de seulement dix centimètres de large.

Les aspects psychologiques

Les hommes seraient plus agressifs, les femmes plus sociables et sensibles, les différences stéréotypées entre les sexes sont légion. D’après Mattia Piffaretti, psychologue du sport: «Il n’existe pas de différences psychologiques majeures entre hommes et femmes, selon mon expérience clinique. Les femmes ont toutefois tendance à avoir une meilleure capacité d’introspection et à exprimer leurs émotions.» De plus, le besoin de valorisation et de confiance en soi serait un facteur de performance chez les femmes. «Le rapport à l’entraîneur est généralement plus important chez les femmes, plus sensibles à la qualité de cette relation», indique-t-il.

Dans le cas de l’équitation, la seule discipline totalement mixte des Jeux olympiques, la différence de résultats entre les sexes est minime. Il faut dire que pour réussir au dressage ou au saut d’obstacles, c’est surtout l’harmonie entre le cheval et son cavalier qui fait la différence. La sensibilité féminine serait-elle alors un avantage? Si en compétitions olympiques, on compte aussi bien des hommes que des femmes, «dans les compétitions régionales, il y a une majorité de femmes», indique la présidente de laFédération équestre romande, Manuela De Kalbermatten. En équitation, ce sont les soins et la relation avec le cheval qui intéresseraient les petites filles, alors que les garçons ne viendraient que plus tard, attirés par la compétition. D’après la spécialiste, «quand un cavalier et son cheval se rencontrent, cela peut être une osmose parfaite, comme dans un couple.» Finalement, tout serait question de personnalité. Si la paire est faite pour s’entendre, elle pourra aller loin.


 

Des athlètes hyperandrogynes

Les différences homme/femme ne sont pas toujours aussi marquées. «Génétiquement, les deux sexes sont différents. Mais l’expression des gènes se fait de manière inégale entre les individus, ce qui atténue ces différences», explique Gérald Gremion. Chez la sprinteuse indienne Dutee Chand, par exemple, la production naturelle de testostérone est particulièrement élevée. Dans son corps, le taux de cette hormone mâle se rapproche de celui des hommes. Cette anomalie lui donne un avantage, comme le seraient des grands pieds pour un nageur ou une grande taille pour un basketteur.

Dutee Chand mais également la coureuse sud-africaine Caster Semenya ont obtenu des records de vitesse en athlétisme. Ces sportives aux allures de garçon ont toutes les deux été momentanément suspendues à cause de leur hyperandrogénie

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