La déclaration commune des présidents du Medef, Pierre Gattaz, et de l’Association française des entreprises privées (AFEP), Pierre Pringuet, vendredi 20 mai, n’aura pas suffi à refréner la volonté de l’exécutif de légiférer sur les rémunérations des dirigeants d’entreprise. Selon les deux représentants du patronat, les conseils d’administration devraient désormais « tenir compte impérativement du vote » des actionnaires. En revanche, ils ne souhaitaient pas que la loi s’en mêle, disant craindre les conséquences que cela pourrait avoir sur l’« attractivité » de la France.
Le premier ministre, Manuel Valls, en déplacement vendredi à Privas (Ardèche) lors d’un comité interministériel consacré à la ruralité, a jugé cette prise de position insuffisante. « J’ai eu l’occasion de réagir, notamment concernant le salaire du patron de Renault. Nous avons fait le choix de mettre les entreprises face à leurs responsabilités. Cela n’a pas suffi, a regretté le chef du gouvernement. La proposition de révision du code de conduite [des entreprises] se limite à dire que le conseil d’administration doit tenir compte du vote de l’assemblée générale. C’est bien loin de ce que nous étions en droit d’attendre de la part des chefs d’entreprise, qui ont une responsabilité. Ils ne sont pas en dehors de la société. »
M. Valls...