Tombés dans une surenchère sécuritaire après les attentats, les candidats à la primaire de la droite pour la présidentielle se sont désormais lancés dans une autre course à l’échalote, qui concerne cette fois leurs projets économiques respectifs. Dans l’optique du scrutin des 20 et 27 novembre, les principaux prétendants rivalisent de propositions, toutes plus libérales les unes que les autres.
François Fillon a donné le ton en présentant, dès juin 2014, un « projet de rupture » revenant sur plusieurs acquis sociaux : 110 milliards d’économies à réaliser, fin des 35 heures, retraite à 65 ans, suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), facilitation des licenciements économiques… En assumant de telles mesures, l’ex-premier ministre a fait tomber des tabous dans un parti où personne n’osait promettre la fin de l’ISF, de crainte d’être taxé d’être un « ami des riches », comme le fut Nicolas Sarkozy lors du précédent quinquennat. « Fillon a joué le rôle de brise-glace », observe un candidat à la primaire. La radicalité de l’ex-premier ministre a eu pour effet de décomplexer ses rivaux, qui lui ont emboîté le pas, de crainte d’être distancés sur le créneau de l’ardeur réformatrice.
Concours de la mesure la plus radicale
Le cas d’Alain Juppé est instructif. Même s’il se disait sceptique, en janvier 2014, sur la dérive libérale de M. Fillon, le maire de Bordeaux s’est lui aussi finalement aligné sur le discours « thatchérien » de son concurrent dans les mois qui ont suivi, en préconisant à son tour des économies à hauteur...