Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Marcnews

Marcnews

Conseils, science, sante et bien-être


Arnaud Montebourg se rêve en chef de file des frondeurs pour son ascension du mont Beuvray

Publié le 16 Mai 2016, 11:07am

Catégories : #POLITIQUE

Arnaud Montebourg se rêve en chef de file des frondeurs pour son ascension du mont Beuvray

POLITIQUE - Pour voir plus loin, rien de mieux que prendre un peu de hauteur. Alors, pour jeter son regard vers 2017, Arnaud Montebourg a décidé de poser à 821 mètres d'altitude. C'est en haut du Mont Beuvray, à la frontière de la Nièvre et de la Saône et Loire que l'ancien ministre fait sa véritable rentrée. Comme chaque année, il fera l'ascension de cette colline située tout près de son fief et conclura la matinée par un discours qui sera celui "d'un citoyen engagé prêt à prendre ses responsabilités".

"Il s'est fait rare et comme il a toujours incarné quelque chose de différent. C'est pour cela qu'il est particulièrement attendu. Les gens ont envie de venir à son contact pour trouver du carburant", indique Philippe Baumel, ami de longue date et l'un des organisateurs de la journée.

Officiellement en retrait de la vie politique depuis son départ du gouvernement à la fin août 2014, Arnaud Montebourg ne compte pas replonger encore pour de bon. L'ancien candidat à la primaire socialiste donnera cependant une nouvelle preuve qu'il faudra compter avec lui pour la prochaine présidentielle. "Ce serait précipité de se lancer. Il a le désir de mettre les idées en place et de travailler à son projet avant sa candidature", explique son entourage qui renvoie plutôt à la Fête de la rose en août,où il a l'habitude des coups d'éclats.

Mais à l'issue d'une semaine qui a vu le Parti socialiste se fracturer autour de la loi Travail, l'occasion est trop belle pour le héraut du Redressement productif de faire entendre sa voie à gauche. Surtout que l'épisode du 49-3 et l'échec de la motion de censure de gauche à deux voix près ont montré que les frondeurs n'avaient toujours pas la locomotive qui leur permettrait de parler d'une seule voix. "Nous avions une analyse commune pour rejeter la loi Travail et dénoncer le 49-3 absurde mais il y a une difficulté pour certains d'entre nous dont moi à vouloir renverser nos propres amis en cours de mandat", concède Philippe Baumel, député de Saône-et-Loire.

En théorie, il a tout pour plaire

Il semble en effet y avoir une place pour réunir les proches de Martine Aubry, ceux de Benoît Hamon et les frondeurs historiques lancés autour de Christian Paul ou Laurent Baumel, et incarner pour de bon l'alternative à la ligne portée par François Hollande, Manuel Valls et a fortiori Emmanuel Macron qui lui a succédé à Bercy.

Le profil d'Arnaud Montebourg colle a priori parfaitement. Même s'il n'a pas soigné sa sortie du gouvernement Valls avec la Fête de la rose de Frangy et sa cuvée du redressement, il restera le ministre qui s'est opposé au virage libéral de 2014. Au-delà de son grand combat pour le "Made in France", c'est lui qui, par exemple, a poussé (en vain) pour la nationalisation partielle de Florange allant au clash avec le premier ministre Jean-Marc Ayrault.

"Dans le passé aussi, il a été l'un des premiers à défendre des idées qui se sont imposées dans toute la société. C'est lui qui a poussé pour organiser des primaires en 2011 en menaçant de démissionner du PS et si on remonte encore, on se rappelle qu'il a milité de longue date pour ma moralisation de la vie publique", liste Patrice Prat, l'un des députés qui le soutient de longue date.

Enfin son choix de se mettre en retrait de la vie publique en 2014 pourrait jouer pour lui à plusieurs titres. Contrairement à Benoît Hamon qui mène une partie de la fronde à l'Assemblée, il peut espérer éviter le reproche d'être un diviseur de la majorité. Et en quittant tous ses mandats électifs pour aller dans le privé (notamment comme vice-président du groupe Habitat), il s'est offert une expérience professionnelle que les Français réclament et qui fait défaut à beaucoup d'hommes politiques. "Désormais c'est un homme à deux faces. Face A, c'est l'ancien ministre qui a l'expérience du pouvoir et la connaissance des rapports de force. Face B, c'est le citoyen qui s'est confronté à la vie réelle en faisant un saut sans filet", s'enthousiasme Patrice Prat.

Les frondeurs veulent-ils de lui?

 

Seulement jusqu'à présent, l'envie d'Arnaud Montebourg avait guère dépassé le cadre de ses partisans historiques. Au Parlement, les voix qui appelaient à son retour n'étaient pas très nombreuses. Même Aurélie Filippetti qui a claqué la porte du gouvernement avec lui et qui est désormais sa compagne a récemment fait part de son scepticisme initial. "Au départ, je n'y croyais pas. Je ne comprenais pas en fait", a-t-elle expliqué dans un reportage diffusé le 8 mai sur France 2. La voici désormais engagée à ses côtés.

La conversion de l'ancienne ministre de la Culture n'est pas la plus surprenante. Reste à savoir si d'autres parlementaires chercheront eux aussi le rapprochement avec Arnaud Montebourg. A ce titre, il ne faut pas surinterpréter la présence à ses côtés au Mont Beuvray de Christian Paul, chef de file des fondeurs. Député de la Nièvre, c'est lui qui est l'organisateur de cette ascension. Pour l'heure, il se contente d'appeler à une candidature alternative en 2017 en faisant de l'ancien ministre de l'Economie une possibilité parmi d'autre. (voir la vidéo ci-dessous) "Je souhaite un autre candidat que François Hollande à la présidentielle. On verra dans les semaines qui viennent si une candidature alternative à gauche émerge", dit encore Laurent Baumel même si sa présence ce lundi est un indice.

 

Les proches de Martine Aubry sont sur une ligne similaire. "On parle beaucoup d’Arnaud Montebourg en ce moment. Il y en a d'autres. On verra", a lancé jeudi sur BFMTV le député des Hauts-de-Seine Jean-Marc Germain. Enfin avec Benoît Hamon qu'il a entraîné hors du gouvernement à l'été 2014, c'est un duel plus qu'un duo qui se profile dans les prochains mois.

L'organisation de la primaire, nerf de la guerre

Encore faut-il que cette compétition soit effectivement ouverte. Car la gauche a beau afficher ses divisions au grand jour, personne ne peut affirmer avec certitude aujourd'hui que les débats seront tranchés par une primaire. "La société n'est pas convoquée pour participer à la construction de la solution de l'année prochaine. La droite a trouvé une solution, la primaire. La gauche pour l'instant la refuse", déplorait Arnaud Montebourg le 8 mai sur France 2. Lui qui fut la surprise de 2011 (troisième avec 17,2%) serait tout heureux de pouvoir retenter sa chance cinq ans après.

Officiellement, les statuts du PS la prévoient et le conseil national en a réaffirmé les principes il y a quelques semaines. Mais les adversaires de François Hollande voient dans cette manœuvre une tentative d'enterrement du processus qui serait inédit pour un président sortant. "Je conseille à ceux qui fragmentent la gauche de faire attention et de ne pas bomber le torse", avertit Patrice Prat.

Seulement les issues de secours sont limitées pour ses opposants de l'intérieur. Car en l'absence de primaire et de nouvelle candidature de François Hollande, concourir à la présidentielle signifie présenter une candidature extérieure dans un couloir très étroit entre le PS et Jean-Luc Mélenchon. Ce serait aussi l'assurance d'une élimination de la gauche. Mais personne n'a réellement intérêt à ce que la seule question posée en mai 2017 soit: "à qui la faute?"

source

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives