En tant que prestataire sur ListMinut, j'ai été amené à réaliser toute une série de petits jobs: poncer un châssis, tondre une pelouse, ramasser des feuilles ou encore... monter des meubles Ikea dans une maison ixelloise. Ce dernier job a retenu mon attention. Non pas parce que, par chance, le demandeur se montrait généreux (36€ pour un travail finalement réalisé en 2 heures au lieu de 3) mais par la nature de la mission. Aujourd'hui, en effet, si vous achetez des meubles Ikea, vous les montez vous-mêmes, seul ou avec votre moitié (source d'inévitables disputes). Rarement, un nouveau propriétaire de meubles en kit fait appel à quelqu'un pour ce type de prestation. Sauf à faire appel à un homme à tout faire qui... la plupart du temps travaillera en noir.
Mais en poussant les Internautes à chercher de l'aide pour n'importe quel type de service, ListMinut pourrait aider à populariser ce type de demandes. Aussi, on pourrait imaginer que monter un meuble Ikea devienne un "mini-job" populaire à terme, de même que l'installation d'un store, la pendaison d'un tableau ou l'entretien des cuivres de grand-maman... La liste des services pour lesquels le particulier ne se tourne pas vers un professionnel (préférant ne pas le faire ou appeler un homme à tout faire en noir) est longue.
Aujourd'hui, rien n'indique non plus que les prestataires actifs sur ListMinut déclarent leurs revenus. La plateforme souligne, certes, que "tout revenu doit être déclaré"... Mais, jouant sur son positionnement de place de marché, laisse à chacun de ses membres le soin de le faire (ou pas).
A l'avenir, ListMinut pourrait avoir un impact sur le travail en noir si, comme l'envisage le ministre De croo, les prestataires sont dans le futur taxés à la source par les plateformes elles-mêmes, toutes les prestations seront forcément déclarées. En tout cas en partie car il est toujours possible de déclarer 2 heures de travail sur la plateforme et d'en faire, effectivement, 4 voire plus. Mais, l'assurance que propose ListMinut pour chacune des prestations qui passe au travers de sa plateforme pourrait aider à pousser à ce que ce type de mini-jobs se passent en clair plutôt qu'en noir.
Reste, bien sûr, à voir combien les gens sont prêts à payer pour faire monter un de leurs meubles Ikea.. et combien le prestataire pourrait toucher après la commission de la plateforme et les taxes qui seraient (si la loi entre en vigueur) prélevées à la source (les rumeurs parlent d'un pourcentage de 15/20%...).
Et vous qu'en pensez-vous ?