Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Marcnews

Marcnews

Conseils, science, sante et bien-être


« Mon corps brûle », dit le condamné à mort. La Cour suprême approuve

Publié par MaRichesse.Com sur 30 Juin 2015, 01:34am

Catégories : #ETATS-UNIS, #JUSTICE, #MORT

Ce lundi, la Cour suprême des Etats-Unis d’Amérique a rejeté [PDF] le recours porté par quatre condamnés à mort de l’Oklahoma. Il concernait une technique d’injection létale qui, selon ses opposants, donne l’impression au condamné de brûler vif. La Cour suprême, à cinq voix contre quatre, a considéré qu’elle n’était pas contraire à la Constitution, levant ainsi la plupart des barrières légales contre cette technique et rendant difficile pour les condamnés de porter de nouveaux recours.

 

 

Cette discussion a commencé l’année dernière et a abouti à une décision qui peut apparaître comme assez folle vue de France : la réautorisation despelotons d’exécution en Utah en mars.

 

George Stinney exécuté à 14 ans, il sera innocenté 70 ans plus tard 1*

George Stinney exécuté à 14 ans, il sera innocenté 70 ans plus tard 1*

Comme Rue89 le racontait à l’époque, à la base de tout, il y a la pénurie d’un composant des injections létales qui n’était plus produit qu’en Suisse et au Danemark, et dont l’Union européenne a interdit l’exportation fin 2011. Cette pénurie a obligé les Etats à une inventivité chimique pour le moins douteuse.

Jusqu’à l’exécution, le 29 avril 2014, en Oklahoma, de Clayton Lockett. Celui-ci a fait les frais d’une méthode consistant à injecter un premier produit – le midazolam – visant à le rendre inconscient. Mais il s’est réveillé lors de l’injection des deux autres produits. L’exécution a été suspendue, mais Clayton Lockett est décédé une quarantaine de minutes plus tard, d’une crise cardiaque. L’enquête a montré qu’une veine avait éclaté et que les substances s’étaient répandues dans le corps.

Le 13 janvier 2015, quatre condamnés à mort de l’Oklahoma ont porté le cas devant la Cour suprême, ce qui n’a pas empêché l’Etat d’exécuter deux jours plus tard, et selon le même protocole, l’un des pétitionnaires, Charles Warner qui a dit avant de mourir : « Mon corps est en feu. »

Quelques jours plus tard, la Cour a accepté de se pencher sur ce recours, ce qui a suspendu de fait toute exécution selon cette méthode jusqu’à aujourd’hui (ce qui n’a pas empêché que 15 exécutions aient lieu en 2015 par le truchement d’une substance tout aussi controversée, le pentobarbital).

 

1* Les faits remontent à 1944. Betty June Binnicker, 11 ans, et Mary Emma Thames, 8 ans sont portées disparues le 22 mars, dans le comté de Clarendon en Caroline du Sud. Le lendemain, elles sont retrouvées, sans vie, les corps couverts de blessures. George serait la dernière personne à les avoir vues vivantes. Il est allé de son propre chef signaler aux équipes de recherche de l’époque qu’il avait discuté avec elles le jour de leur disparition. Les fillettes, qui roulaient à vélo dans son quartier, s'étaient arrêtées devant chez lui pour lui demander un renseignement : elles cherchaient des fleurs spécifiques.
George est le coupable idéal. Accusé d’homicide au premier degré, il est arrêté et jugé le 24 avril de la même année. A l’image de l’enquête, le procès est bâclé : pas de témoin appelé à la barre. Pire, après dix minutes de délibération, les douze hommes blancs le reconnaissent coupable. Le jeune de 14 ans est condamné à la peine de mort. Le 16 juin 1944, il est exécuté.
L'horreur
Les témoins de la scène, à la prison de Columbia, parlent d’un garçon si petit qu’il ne tient pas en place sur la chaise électrique. Il a fallu mettre un annuaire téléphonique en dessous de lui pour le rehausser sur l’instrument. Les autres détails font froid dans le dos. Le masque posé sur lui pour dissimuler son visage lors de l’exécution est trop grand si bien qu’il tombe lorsqu’il reçoit les premières décharges électriques. Les cris et le visage qui se tord de douleur de l’enfant sont restés gravés dans la mémoire des témoins.
70 ans plus tard
Les avocats, qui ont obtenu la réouverture du dossier en 2013, se fondent notamment sur deux éléments pour innocenter George : sa sœur, retrouvée en 2009 par des professionnels de la justice, a déclaré que l’adolescent était avec elle le jour du double homicide et qu’il n’avait pas pu, dans ce cas, le commettre. Autre donnée troublante : les deux filles ont été battues à mort avec un bout de rail de chemin de fer. Or George, de par sa petite corpulence, n’avait pas assez de force pour infliger les coups mortels avec un outil si lourd.
Le juge Carmen Mullins a décidé, mercredi 17 décembre 2014, d'annuler la décision de justice concernant George. Les défenseurs du petit garçon militent pour qu'un nouveau procès s'ouvre rapidement pour l'innocenter définitivement.

Rue89

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives