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Conseils, science, sante et bien-être


Métier d'avenir : neuropsychologue

Publié par MaRichesse.Com sur 6 Janvier 2015, 21:34pm

Catégories : #EMPLOI, #SCIENCE

Métier d'avenir : neuropsychologue

L’augmentation de l’espérance de vie dans les pays industrialisés entraîne une métamorphose de la forme de lapyramide des âges, avec une progressive prédominance de la proportion de personnes âgées dans la population totale. Par conséquent, on assiste à un changement de la prévalence des principales causes de morbidité et de mortalité : un nombre croissant de décès est désormais imputable à des maladies chroniques. Au sein de cette population « vieillie », on constate aussi davantage d’altérations fonctionnelles liées à l’âge et de désordres cognitifs sévères (comme l’Alzheimer ou des troubles résultants d’un AVC). Dans ce cadre, une profession est amenée à s’imposer comme l’un des métiers phares des générations futures : neuropsychologue. Le neuropsychologue joue en effet un rôle fondamental dans le diagnostic, l’accompagnement et le traitement des patients atteints de troubles cognitifs. Nous avons rencontré Jill Maes, neuropsychologue au Centre thérapeutique pluriel Molière et au Centre médical Albert. Zoom sur un métier d’avenir.

En quoi consiste précisément le métier de neuropsychologue ?

La neuropsychologie est une discipline scientifique et clinique qui étudie les fonctions mentales supérieures (la mémoire, le langage, le raisonnement, l'apprentissage, l'intelligence, la résolution de problèmes, la prise de décision, la perception ou l'attention) dans leurs rapports avec les structures cérébrales au moyen d'observations et de tests menés auprès de patients présentant des lésions cérébrales accidentelles, congénitales, chirurgicales ou souffrant de démences. On évalue les déficits des fonctions cognitives, on tente de rééduquer un maximum et on met en place des substituts pour ce qui ne peut pas l’être.

Travaillez-vous en collaboration avec d’autres disciplines ?

Les professions avec lesquelles on travaille le plus souvent sont les neurologues, les médecins généralistes, les gériatres et les psychiatres. Pour le suivi du patient présentant des troubles cognitifs on peut également faire appel à des logopèdes, kinés ou ergothérapeutes. Parfois, on rencontre des assistantes sociales qui peuvent nous demander un bilan sur un aspect financier : le patient est-il capable de gérer son argent, sait-il ce qu’il dépense ? Faut-il le mettre sous tutelle ?

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir neuropsychologue ?

J’ai toujours voulu aider les gens, les écouter et améliorer leur vie. J’aime le fait que la neuropsychologie soit un mélange de plusieurs disciplines : de la psychologie, bien sûr, car il s’agit d’être à l’écoute du patient, de ses difficultés. Parfois, ce qui ennuie le plus le patient dans son quotidien n’est pas ce que l’on croit de prime abord. Il faut prendre en compte ses plaintes et commencer le travail à partir de cela. La neuropsychologie touche évidemment aussi à la neurologie, puisqu’il faut connaître le cerveau pour pouvoir entre autres localiser l’emplacement des lésions où l’on peut s’attendre à un certain type de déficit. Enfin, la neuropsychologie est également proche de la gériatrie, pour les patients plus âgés et les problèmes plus spécifiques à un âge avancé.

Quels types de patients soignez-vous ? Avez-vous des anecdotes particulières ?

Notre patientèle est constituée de patients cérébrolésés à la suite d’un accident, d’une tumeur, d’un AVC, par exemple, ou des patients souffrant d’une démence. Il y a donc des amnésies, des personnes avec un trouble de l’attention, des personnes qui éprouvent de la difficulté à prendre des décisions à la suite d’un accident…

Les patients atteints d’une démence fronto-temporale sont souvent désinhibés : ils disent donc tout ce qu’ils pensent. Si quelqu’un les ennuie, il sera vite au courant. Il n’y a plus de frein social. Ces patients perdent aussi la notion de danger et peuvent se mettre dans des positions effrayantes. Ils peuvent parfois devenir agressifs. C’est alors très compliqué pour la famille qui ne reconnaît pas son proche. C’est pourquoi on offre également un soutien aux familles.

Quelles sont les principales difficultés de votre métier ?

Le plus grand problème des neuropsychologues est l’anosognosie. Les patients ignorent, minimisent ou nient leurs problèmes. Il est parfois difficile de travailler avec eux. On fait parfois appel aux familles pour obtenir plus d’informations et pouvoir aider le patient malgré lui.

L’autre aspect difficile du métier est l’annonce du diagnostic. C’est une nouvelle difficile pour le patient et la famille. Au fil de la maladie, les patients doivent faire leur deuil de certaines de leurs capacités, de leur autonomie. La famille doit également faire le deuil de la personne qu’elle connaît (pour les cas graves). De plus, cela s’accompagne parfois d’un diagnostic médical inquiétant : il y a des récidives d’AVC dans 30 % des cas ; des démences, non suivies, peuvent parfois conduire à une mort rapide ; certaines maladies sont chroniques ou dégénératives…

Quels sont les aspects positifs ? Qu’est-ce qui vous procure de la satisfaction ?

Le plus satisfaisant c’est de voir à quel point on peut faire progresser certains patients. Voir à quel point leur qualité de vie peut s’améliorer. On parvient à retarder l’évolution de la maladie. On peut aussi aider une personne souhaitant rester chez elle et ne pas être placée, à vivre selon ce désir le plus longtemps possible et en minimisant les risques. 

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