Un régime amaigrissant à base de plantes chinoises provoquerait le cancer

Des chercheurs de l'Université catholique de Louvain (UCL) ont pour la première fois démontré la responsabilité de l'acide aristolochique, composant utilisé en médecine traditionnelle chinoise, dans le développement de tumeurs de la vessie chez des patientes belges ayant suivi une régime amaigrissant contaminé par cette substance. L'étude a été publiée dans la revue scientifique PLoS ONE, annonce jeudi l'UCL dans un communiqué.

Si de nombreuses études pointaient déjà la toxicité de l'acide aristolochique pour les reins, les équipes des professeurs Jean-Pierre Cosyns et Jean-Luc Gala sont allés un cran plus loin en démontrant l'effet délétère de ce composant.

"Grâce à de nouvelles méthodes d'analyses des prélèvements tissulaires tumoraux des patientes, les scientifiques ont mis en évidence de multiples altérations du gène TP53 consécutive à l'exposition à l'acide aristolochique, bloquant totalement son rôle de gêne suppresseur de cancer, et favorisant ainsi la formation de tumeurs urothéliales" (ndlr, de la vessie), souligne le communiqué.

Dans les années '90, la néphropathie aux acides aristolochiques a été identifiée pour la première fois en Belgique. Une centaine de femmes belges ayant suivi un régime amaigrissant à base de plantes chinoises ont en effet développé des insuffisances rénales, rapidement compliquées, pour la plupart d'entre elles, par l'apparition de tumeurs de la vessie.

Malgré leurs effets dramatiques, des préparations susceptibles de contenir l'acide aristolochique continuent à être régulièrement prescrites en médecine traditionnelle chinoise. 

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